Reus coordonne un projet européen pour choisir les meilleurs traitements contre l'autisme.


On estime que 70 % des personnes autistes reçoivent des traitements basés sur des médecines alternatives et des thérapies sans preuves scientifiques. La Fondation Villablanca de Reus, du Groupe Pere Mata, coordonne le projet AUTHERAPIES, basé sur la formation numérique pour autonomiser les personnes autistes.

La Fondation Villablanca coordonne le projet ATUHERAPIES, développé conjointement avec quatre autres entités européennes. L'objectif est de mettre à la disposition des personnes autistes, de leurs familles et des professionnels de la santé et de l'éducation, toutes les connaissances sur les interventions basées sur les preuves scientifiques de cette condition.

Le projet est financé par des fonds Erasmus+ de l'Union européenne et sera développé avec la participation de la Plateforme européenne de réadaptation (Belgique), de l'Université médicale de Silésie (Pologne), de la Fondation Istitut de Sordi de Turin (Italie) et de l'association Programes Educatius Open Europe. Le projet durera 3 ans.

L'initiative vise à remédier au manque de connaissances des personnes autistes sur les thérapies et les traitements fondés sur des preuves scientifiques qui peuvent leur être les plus bénéfiques. Ces mêmes connaissances doivent également être mises à la disposition des familles et des professionnels de la santé et de l'éducation qui s'occupent souvent de personnes autistes.

Toutes les entités sociales ont présenté aujourd'hui, le 1er juin, le projet à plusieurs entités telles que l'Aspercam et les associations de personnes handicapées des mairies de Reus et de Tarragone, dans le but d'ajouter de nouvelles entités au projet. Elles ont également assisté à la présentation de la candidate la plus votée à la mairie de Reus, Sandra Guaita.

La situation de départ est préoccupante. Alors que la prévalence de l'autisme augmente (avec une moyenne de 1 % dans la population européenne), les services d'aide aux personnes atteintes sont limités et les interventions sont souvent effectuées par des professionnels non spécialisés, même dans les pays les plus développés. En outre, de nombreuses thérapies utilisées par les personnes atteintes et leurs familles ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques et peuvent être contre-productives.

Plus précisément, on estime que 70 % des personnes autistes reçoivent des traitements basés sur des médecines alternatives sans preuves scientifiques, 50 % reçoivent des traitements biologiques et 30 % des thérapies psychologiques qui ne reposent pas non plus sur des preuves scientifiques. Voici quelques exemples de traitements ou de thérapies sans preuves scientifiques que reçoivent les personnes autistes : Chélation, thérapie au lupron, oxygénothérapie hyperbare, régimes sans gluten ni caséine, thérapie par cellules souches, injections de sécrétine, traitements aux antifongiques, suppléments vitaminiques, consommation de lait de chamelle cru, thérapie à la marijuana, patchs à la nicotine, consommation d'eau de Javel (MMS), stimulation magnétique transcrânienne, thérapie avec des chevaux ou des dauphins, utilisation de lunettes prismatiques ou thérapies réparatrices, entre autres.

La Fondation Villablanca et les entités sociales du projet Autherapies veulent remédier à cette situation en créant un ensemble de formation de contenu numérique, disponible dans un environnement web en différentes langues, qui peut être mis à la disposition des personnes atteintes d'autisme, des membres de leur famille et des professionnels, en particulier dans les domaines de la santé et de l'éducation.

Le contenu sera basé sur des thérapies et des traitements scientifiquement prouvés, avec un langage accessible, afin que les personnes autistes, les membres de leur famille et les professionnels puissent s'informer sur l'efficacité des différentes interventions thérapeutiques.

Le projet prévoit que l'accès à ces informations fournira aux personnes autistes, aux membres de leur famille et aux professionnels des outils pour distinguer les interventions qui peuvent être inefficaces ou contre-productives. En outre, l'objectif est de donner aux personnes autistes les moyens de prendre des décisions concernant leur traitement et la gestion de leur propre santé.

La formation qui sera créée dans le cadre du projet est proposée comme un apprentissage adapté à différents niveaux et personnalités. De cette manière, la formation numérique sera plus accessible aux adultes, en particulier dans le cas des personnes autistes et de leurs familles. En outre, les personnes impliquées dans l'intervention sanitaire et éducative pourront améliorer leurs compétences professionnelles et la qualité des soins qu'elles fournissent.

Le projet tient également compte du fait que de nombreuses personnes souffrent de problèmes de vision, de surdité ou de cécité, de problèmes de mobilité et de problèmes de santé physique et/ou mentale. C'est pourquoi la plateforme web sur laquelle la formation Atuherapies sera disponible intégrera les normes d'accessibilité du W3C (World Wide Consortium).

Le projet, d'une durée de 36 mois, a reçu une subvention de 250 000 euros.